Vous êtes en télétravail à temps complet à cause du deuxième confinement ? Véritable injonction de l’Etat ce mode d’organisation du travail risque de durer un peu. Que vous en soyez ravi ou que cela vous déprime, une bonne organisation est indispensable pour conserver la tête hors de l’eau.
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ToggleTélétravail à temps complet, vraiment ?
Si l’on en croit les interventions gouvernementales, certaines entreprises qui pourraient passer tous leurs employés en télétravail à temps complet traînent un peu la patte. Des petites PME aux grandes entreprises du CAC 40, les exceptions sont fréquentes, bien davantage que lors du premier confinement. Cela se répercute d’ailleurs dans les trajets : en baisse de seulement 30% si l’on compare la période avant le 30 octobre aux deux mois du premier confinement (-environ 85% de trajets en moins).
La demande vient souvent des managers intermédiaires qui, effrayés de ne pas parvenir à garder leurs troupes motivées ou à l’œil, exigent une présence un à deux jours par semaine. Si ce n’est à temps plus ou moins complet.
Plus souples, certaines sociétés laissent le choix à leurs salariés de rester chez eux à temps complet ou de venir au bureau, quelques jours de temps à autres. Un moyen de gérer le risque psycho-social et de ne pas risquer la multiplication des burn-out et autres décrochages. Appartements trop petits, cadre partagé avec un conjoint lui aussi en télétravail, environnement bruyant : autant de motifs pour certains salariés de préférer se mêler à la foule des transports que de rester dans leur nid douillet.
Pour ces cas, il faut bien avouer que l’on est un peu dans une zone grise. L’Etat va sans doute sanctionner les entreprises réfractaires au télétravail alors que leurs salariés le demande et que cela est possible. Mais quid des milliers de situations particulières qui poussent des employés à revenir en présentiel, pour éviter stress, isolement ou dépression.
Télétravail généralisé : comment s’organiser ?
Le télétravail, qui était autrefois l’exception, est devenu de plus en plus la norme depuis le mois de mars 2020. En tout, certains salariés devraient avoir passé plus de la moitié de l’année à travailler depuis chez eux. Et ce n’est sans doute pas terminé puisque l’on nous annonce déjà d’autres vagues de la Covid-19 en 2021 – à moins qu’un remède ou un vaccin efficace (ou les deux) – ne sorte miraculeusement du chapeau pour la Saint-Sylvestre. Vous devez donc réfléchir sur le moyen terme pour que la période soit la plus agréable (ou la moins désagréable possible).
Aménager son espace
Terminé les heures interminables à plancher sur un coin de table entre la vaisselle non faite et la lessive qui sèche. Il vous faut un espace dédié, même s’il est petit. Votre employeur doit vous fournir un ordinateur pour travailler dans de bonnes conditions et prendre en charge vos frais de connexion et vos consommables. Certains patrons arrangeants peuvent vous autoriser à partir avec votre bureau et votre chaise. Sautez sur l’occasion pour recréer chez vous un cadre aussi confortable – si ce n’est davantage – qu’en présentiel.
Après on ne va pas se mentir, le télétravail sera plus doux si vous habitez dans une maison avec jardin que dans un deux-pièces de 50 m2 avec vue sur une route passante. Mais il y des moyens d’optimiser l’espace, à moindres frais :
- Aménagez-vous un espace cosy avec plante verte, lumière tamisée et décoration qui colle à vos envies.
- Pour vous isoler du reste du monde un joli paravent que vous pouvez déplier et replier facilement est une bonne solution. A condition qu’il laisse passer la lumière du jour.
Novembre n’étant pas le mois le plus lumineux de l’année choisissez un emplacement exposé au soleil si possible. Et sinon, investissez dans une lampe UV : votre taux de vitamine D et de mélatonine restera au beau fixe.
Garder le contact avec ses collègues
Loin des yeux loin du coeur : même si vous ne partagez plus le même espace de travail que vos collègues, ils n’ont pas disparu pour autant. Rien ne vous empêche de partager une visioconférence avec eux au moment du déjeuner si vous vous sentez seul(e) ou de demander à votre manager d’organiser une réunion virtuelle pour que chacun fasse part de ses difficultés et trouve l’occasion de vider son sac.
Cette nouvelle période de télétravail un peu subie peut aussi être l’occasion de co-construire des projets de fond qu’il est moins facile de concevoir dans le tourbillon quotidien du métro-boulot-dodo.
N’hésitez pas à expérimenter de nouveaux outils collaboratifs et à les diffuser autour de vous : comme Slack, Trello, Discord et les classiques de la suite Google comme Meet. Skype c’est bien mais de l’eau a coulé sous les ponts depuis… Aussi, pensez aux outils de gestion de projet.
En télétravail, il faut conserver de bonnes habitudes
Se lever à 8h55 pour commencer à travailler à 9 heures n’est pas forcément une très bonne idée. De la même façon ne restez pas en pyjama et lavez-vous avant de vous installer à votre bureau. On ne vous conseille pas de vous pomponner comme si vous alliez à l’extérieur mais conserver forme humaine est un préalable. Et ce même si vous n’avez pas de visioconférence avec votre N+1.
Le must ? S’adonner à une activité sportive avant le petit-déjeuner. Non vous ne pouvez pas courir à plus de 1 kilomètre de rayon de chez vous et pas plus d’une heure. Mais cela est largement suffisant pour se décrasser. Et oui mettre ses baskets dans les frimas hivernaux et matinaux cela peut piquer un peu au départ. Mais cela fait un bien fou et vous aidera à conserver la forme. Et si vous avez un home trainer, un vélo d’appartement ou un tapis de course vous avez tiré le gros lot. Vous pourrez même travailler en marchant si le coeur vous en dit.
Enfin dormez suffisamment et évitez les nuits blanches. Le dérèglement du cycle circadien (dormir le jour ou sur le matin et veiller la nuit) engendre des problèmes psychiques – comme la dépression – et peut aussi avoir des conséquences sur le moral. Couchez-vous à heures fixes et levez-vous au moins une heure avant de commencer à travailler.
Manger correctement
On ne va pas vous chantonner cette ritournelle publicitaire : pour votre santé mangez au moins cinq fruits et légumes par jour. Mais tout de même une bonne hygiène alimentaire est indispensable. Vous serez moins somnolent cet après-midi si vous mangez un poisson cuit vapeur et des pommes de terre plutôt qu’un énorme cornet de frites avec du ketchup et un hamburger.
Se faire plaisir oui, manger sans cesse gras et sucré non. D’abord vous allez donner plus de travail à votre corps et vous aurez moins d’énergie disponible pour réfléchir et donc travailler. Ensuite vous risquez de prendre du poids, votre activité physique étant réduite.
Pour éviter de craquer tous les soirs sur un plat livré à domicile, établissez vos menus à l’avance en glissant quelques petits plaisirs. Une bonne pizza maison, une raclette ou un dessert au chocolat de temps en temps vous aidera à garder le moral. Et comme vous avez sans doute plus de temps, pourquoi ne pas cuisiner vous-même ?
Et maintenant, que vais-je faire ?
Si vous vivez seul (ou même en couple) et que vous n’avez pas d’enfants vous pouvez trouver le temps long. Le confinement est synonyme de moindres interactions sociales et les réseaux sociaux ne vont pas forcément combler votre ennui. Et si c’était l’occasion de vous remettre à la guitare, à l’écriture, au bricolage ou au macramé ? Ou d’apprendre une langue étrangère en vue d’un voyage lointain ? Non nous n’allons pas demeurer d’éternels confinés, il est temps de construire des projets pour l’après.
Devant l’ennui, il peut être tentant de noyer son désarroi dans le travail. Veillez à séparer vos vies professionnelles et privées. Aussi, pensez à fermer votre ordinateur à l’heure pour ne pas multiplier les heures supplémentaires.
Les addictions, ces compagnes encombrantes
L’alcool, le tabac ou des substances illégales peuvent devenir vos compagnes. Le fait de ne pas voir vos collègues et d’expérimenter un sentiment d’isolement est susceptible de vous emmener sur une pente glissante. Faites-vous aider avant que votre addiction ne prenne des proportions trop importantes.
Si quelques cigarettes dans la journée ou un verre de vin le soir ne sont pas alarmants, soyez attentif à une augmentation de votre consommation. Il peut être intéressant de tenir le compte et de vous rapprocher d’un médecin spécialiste en addictologie. Et si vous n’avez pas envie de vous déplacer en consultation, utilisez des plateformes en ligne comme Qare, Doctolib ou Doctocare.
Non le télétravail à temps complet ne va pas durer toute votre vie, à part si vous le choisissez. Mais, en attendant, faites contre mauvaise fortune bon coeur et mettez toutes les chances de votre côté pour que cette période soit aussi enrichissante et épanouissante que possible.